L’Union des marques propose des Masterclass, un format mixant conférence et échanges avec une personnalité inspirante et reconnue pour son savoir-faire dans son domaine d’intervention. Pour cette Masterclass du 31 mars sur "Web 3 : data contre tokens, préparez-vous à la relation client de demain !", Caroline Faillet*, Opinion Act nous fait l’honneur d’être notre keynote speaker pour partager son expérience.
En amont de cette Masterclass, elle a répondu à notre mini-interview !
Pourquoi parler de nouvelle guerre du Digital ?
Une guerre économique et idéologique silencieuse se joue sur le cyberespace et façonne nos modèles de société et notre leadership dans le numérique. Elle menace de faire de nous des colonies numériques des Américains et des Chinois, régies par un capitalisme de l'attention et des données. Or pour la première fois, une rupture technologique, le Web3, n'est pas "digérable" par les géants du numérique car elle est structurellement antagoniste au fonctionnement centralisé des plateformes comme les GAFAM. C'est l'occasion pour les leaders européens de livrer bataille pour reconquérir des positions sur le web, tout en étant plus conformes aux valeurs de l'Europe.
Le sujet de la gouvernance de la data comme levier de business est un sujet majeur pour nombre d’entreprise : le web 3 va -t-il permettre de l’envisager différemment ?
Le Web3 est un nouveau canal relationnel par la propriété numérique. En possédant un token dans votre wallet, vous êtes en capacité d'interagir avec l'entreprise, ce qui réduit considérablement l'enjeu de collecte de données sur le client. C'est une double prise de conscience pour les entreprises : d'une part elles n'ont pas à être dépendantes des plateformes sociales pour créer de l'interaction, d'autre part elles doivent s'habituer à évoluer vers un retour à l'utilisateur du pouvoir sur ses données. Il faut donc préparer les organisations à l'intégration du web3 dans leur gouvernance, voire la migration d'une partie des activités du web2 vers le web3.
Pourquoi la tokenisation change le web et en quoi cela révolutionne-t-il l’usage ?
Le web d'aujourd'hui est structuré autour de l'abondance et de la gratuité mais ce modèle a fait long feu car il ne rémunère que les plateformes. La tokenisation introduit la possibilité de récompenser l'ensemble des contributeurs du business model : les marchands qui apportent le contenu produit, les créateurs qui éditorialisent, les utilisateurs qui postent des avis et likent ou partagent, etc. Le token, parce qu'il correspond à une attente des consommateurs d'inclusivité, de pouvoir mais aussi de gagner de l'argent par leurs passions... est un facteur de transformation tel que nous pouvons parler de révolution d'usage à venir.
*Caroline Faillet est entrepreneuse dans le digital depuis plus de 20 ans. Elle monte en 2000 sa première start-up sur le campus d’HEC, IPNOZ, qui fournit aux marques des contenus viraux. Elle élabore alors les premiers outils de collecte de données sur le web social avec son associé et directeur technique Frédéric Diaz. Elle fonde en 2004 BOLERO, devenue OPINON ACT. OPINION ACT est pionnière du social listening et des méthodes de décryptage de l’influence du numérique sur les publics.
En 2016, elle publie l’Art de la guerre digitale, devenu manuel de stratégie numérique de référence, qui obtient le prix de l’Académie des sciences commerciales en 2017. En 2018, son ouvrage Fake News, Décoder l’info, alerte sur l’impact des plateformes sur l’accès à l’information.
Fin 2018, elle est cooptée par le thinktank de l’ANSSI (Agora 41) pour travailler sur les sujets de souveraineté numérique et de cybermoi. Elle publie fin 2022 : Web3, la nouvelle guerre digitale chez Dunod, afin de préparer les dirigeants à se ressaisir de leur leadership numérique.
Caroline Faillet conseille par ailleurs de grandes entreprises dans leur transformation digitale : Saint-Gobain, Essilor, SNCF… et partage ses méthodes et retours d’expérience dans le monde académique au Celsa, puis à HEC et à l’Ecole militaire.
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