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Projet de fusion des groupes TF1 et M6 : quels impacts pour les marques ?

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A la mi-mai, les groupes TF1 et M6 annonçaient leur projet de fusionner pour former un nouvel ensemble détenu à 30 % par le groupe Bouygues et à 16% par le groupe Bertelsmann, actuellement propriétaire du Groupe M6 et dont la direction serait confiée à Nicolas de Tavernost, aujourd’hui dirigeant de ce dernier. 

L’objectif annoncé par les candidats à la fusion est non seulement de constituer un groupe télévisuel mieux armé pour faire face aux grandes plateformes vidéos et digitales mais aussi de créer de nouvelles synergies propres à dégager des économies pour le groupe. Ce projet requiert l’autorisation de l’Autorité de la concurrence (ADLC) qui a la charge d’évaluer les risques d’atteinte à la concurrence qu’il présente. Ces risques devant être appréciés sur plusieurs marchés et tout particulièrement sur le marché publicitaire où le nouvel ensemble représenterait plus de 70 % du marché TV en net estimé (base 2020) mais aussi sur celui de l’acquisition des droits et celui de la diffusion. En parallèle, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) devra également rendre un avis pour l’éclairer sur le fonctionnement du secteur, notamment économique, et les enjeux de l’opération concernée, tels que ceux relatifs au pluralisme et à la diversité culturelle. A noter d’ailleurs qu’au regard de la loi française, le nouvel ensemble ne peut pas être à la tête de plus de 7 chaînes, ce qui suppose donc que 3 chaînes au moins soient mises en vente. L’analyse de ce dossier par l’ADLC pourrait prendre plusieurs mois et l’avis définitif n’intervenir qu’à l’automne 2022. Cette décision, si elle est positive, pouvant d’ailleurs être assorti de « remèdes », c’est-à-dire de contraintes destinées à répondre aux problèmes de concurrence identifiés.

L’Union des marques se trouve logiquement en première ligne sur ce dossier complexe et est d’ores et déjà en contact avec l’ADLC et le CSA pour alimenter les analyses sur les impacts d’une telle fusion pour les marques qu’elle représente . Dans ce but, un groupe de travail issu de la Media Team a démarré ses réflexions avant l’été et une consultation de nos membres est en cours au moyen d’un sondage en ligne. Nous sommes également accompagnés dans la conduite de ce dossier par un cabinet d’avocats spécialisé en droit de la concurrence et par un cabinet d’expertise économique. Chacune des grandes étapes de travail sera partagée avec les instances de l’Union des marques : groupe de travail, Media Team et Conseil d’administration.