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Le triple pari du nouveau leadership sociétal de l’entreprise…

  

L'entreprise savait...
Le covid est un formidable retourneur pour les entreprises.Même si, au fond, rien ne leur avait vraiment échappé....
Du rêve impossible de croissance infinie dans un monde fini, du process détruisant la nature, du collectif dévitalisé, des raisons d’être désincarnées, du télétravail autorisé laborieusement.Enfin du délitement du sens du travail sous la pression de la seule rentabilité. Oui elles étaient bien conscientes de tout. Mais alors pourquoi avoir assumé ce grand écart entre conscience et absence d'action ? Le covid est arrivé en ouvrant la boîte à rêves. Place aux « le temps est venu de », aux « mondes de demain » et « cellules d’après »…Tout serait enfin possible. Et dans le mouvement , chacun y a crié son envie d'un nouveau monde humaniste pratiquant une forme de décroissance confortable. On vivrait le meilleur sans véritablement renoncer à rien. On serait pauvre en étant riche. On voyagerait presque sans moyens de transport. La nature y serait enfin respectée. Dans cette tourmente, l’entreprise et les marques n’ont pas failli. Elles ont assuré la production alimentaire, elles ont maintenu les capacités de communication, acheminé les contenus…. Elles ont soutenu l’effort des premières lignes en devenant des marques soignantes. Elles ont même amanisé leurs modèles économiques pour fluidifier leurs services. Elles ont été à la hauteur. Chapeau.
 
Les citoyens ont bougé.
Mais alors que reste-t-il aujourd’hui tandis que le soufflet n’est pas encore retombé. Dans les faits, les choses ont bougé. Les citoyens ont découvert la maison, la cuisine et l’éducation continues. Ils ont travaillé à distance. Cette liberté leur a été accordée enfin sans mendicité. Ils ont compris que le virtuel était puissant mais que leur équilibre appelait la combinaison de la relation vraie et du virtuel facilitateur. Ils ont saisi l’importance du sens du travail en célébrant rituellement le personnel soignant. Ils ont compris enfin que la satisfaction des besoins primaires, santé, nourriture et habitat, précéderaient désormais tout projet d’entreprise.
 
Un rendez-vous historique pour l'entreprise.
Peut-on imaginer un instant qu’elle parie sur le status quo et qu'elle remette toute son énergie dans un modèle décrié ? Le Covid ouvre à l'évidence une fantastique page de leadership sociétal pour l’entreprise.  Elle doit la remplir avec audace. L’entreprise est jugée comme un havre de confiance et de possibles, les études le soulignent ; mais attention à ne pas manquer le virage de l'action pour répondre à l'urgence de l'adaptation. L’entreprise est attendue en fait sur un triple pari de leadership sociétal :
agréger le meilleur de la pensée et de la connaissance autour de son projet, produire du sens et inventer un nouveau collectif. Le premier pari s’articule autour de sa connexion sociétale. En effet, il est devenu impensable de manager et produire dans la complexité à l'abri des sciences humaines. Elles sont au coeur de la transformation et le Covid leur a donné une belle couverture. Elles forment la nouvelle "coopérative intellectuelle" dont l’entreprise a besoin. Elles sont avec la jeunesse cette "société officieuse" dont parle le sociologue Michel Maffesoli. Elles offrent des matériaux de construction inédits autour du ressenti, de l'intuition et de la culture. L'entreprise doit leur faire un place.
Le deuxième tient au sens du travail et à sa refonte. Et ce, dans une double dynamique féconde. La première est d'ordre naturel. Le nouveau sens du travail prend sa source dans l'organique, les saisons et les rythmes biologiques. Il reprend racine au coeur du vivant. C'est le travail connecté aux énergies de la viesous toutes ses formes. La deuxième est technologique. Internet et les réseaux sociaux ont signé une liberté et une agilité nouvelles. Le travail doit se réinventer en "digimimétisme" : immersion sensorielle, échanges informels, vitesse et souplesse décisionnelles, communautés inspirantes...
Le troisième est tourné sur l’homme et la communauté.L'entreprise a l'opportunité de signer en avant-première un nouveau pacte communautaire ou le "je" individualiste compose avec un "nous" joyeux et réconfortant . Car c'est la qualité de la communauté qui porte l'individu vers le dépassement et non l'inverse. Et cette communauté a besoin de structures et d'attentions nouvelles pour incarner au mieux le projet de l'entreprise. C'est l'arrivée des rituels corporate avec leurs temps, leurs symboles et leurs passages. Ce nouveau collectif appelle aussi un parfait équilibre entre l'homme et la femme aux décisions. Là encore, l'entreprise peut être une locomotive sociétale exemplaire. Notre conviction est que l'entreprise est mûre pour cette contribution sociétale majeure.
 
 
Edouard Malbois - Utopia Hackers CEO
Marion Darrieutort - Présidente Elan Edelman