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Interview : Et si le KPI décisif c'était l’audace ? - Antoinette Benoit

Le 30 janvier 2026 de 9h30 à 10h45, la Brand Academy recevra pour une Masterclass : Antoinette Benoit.

Et si le KPI décisif c'était l’audace ? Dans un monde où désengagement et complexité s’accélèrent, cette masterclass explore pourquoi l’audace est devenue un levier stratégique pour l’égalité, l’engagement et la performance – et comment la cultiver au cœur des organisations.

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Antoinette Benoit, consultante en marketing stratégique, a dirigé des fonctions clés chez McDonald’s en Europe et au Canada, après des débuts chez Unilever et Colgate. Engagée pour la diversité, elle a cofondé le réseau de leadership féminin de McDonald’s Europe et pilote aujourd’hui pour DareWomen le 1er Baromètre national de l’Audace des cadres, pour faire de l’audace un levier d’égalité et de performance.

Nous lui avons posé 3 questions afin de mieux la connaître et découvrir quelques éléments de son intervention avant la Masterclass du 30 janvier 2026 :

Qu’est ce qui vous a personnellement conduite à faire de l’audace un enjeu clé au travail, au point d’en faire le cœur de cette masterclass ?
C’est à la fois mon expérience de CMO, mon engagement ancien pour le leadership au féminin et mon implication dans DareWomen, l’association fondée en 2019 par Frédérique Picard Le Bihan pour aider les femmes à affirmer leur audace au profit de leur carrière.  

Et puis les chiffres : en 2025,une femme sur 2* dit avoir déjà vu ses compétences remises en question juste parce qu’elle est une femme. C’est sidérant non ?  

Et, en effet, l’étude exploratoire menée ce printemps par DareWomen auprès de femmes cadres montre à quel point l’audace est vitale pour donner du sens à sa vie. Mais quand une femme est audacieuse, la réaction est encore trop souvent :  “mais de quoi elle se mêle ?”. 

Résultat : beaucoup retiennent leur audace et cette audace n’atteint son maximale qu’à l’apogée de leur carrière, au moment où elles en ont paradoxalement le moins besoin… Pourtant imaginez l’impact si demain l’audace n’était plus si souvent la récompense mais plus systématiquement le point de départ d’un maximum de carrières !

A ce propos, vous affirmez que l’audace est en train de devenir un KPI décisif pour les entreprises. Pourquoi, selon vous, ce sujet devient-il aussi stratégique ?
Quand 85%** des salariés se disent peu ou pas engagés, que la France est en bas du classement européen de l’engagement au travail, les indicateurs classiques ne suffisent plus totalement à piloter une organisation. Or l’audace devient stratégique parce qu’elle crée du sens : oser proposer une idée, un désaccord, une candidature, c’est arrêter de “faire son job” en pilote automatique pour redevenir acteur de sa vie professionnelle.  

Et dès que le sens revient, l’engagement suit… et avec lui la performance : une méta analyse Gallup de 2025 montre que les business units les plus engagées affichent de bien meilleurs niveaux de productivité (+18%), de rentabilité (+23%), et de bien-être (+70% !) que les moins engagées. 

Proposer l’audace comme KPI, c’est donc assumer ce lien en cascade : audace → sens → engagement → performance, et commencer à le piloter au même titre que les indicateurs financiers ou de satisfaction.  

D’ailleurs, mesurer l’audace des collaborateurs, c’est possible. Début 2026, DareWomen va lancerlepremier Baromètre national de l’audace au travail, en partenariat avec Ipsos BVA. Auprès d’un échantillon représentatif de salariés d’organisations publiques et privées, on va pouvoir pour la première fois mesurer et comparer l’audace des femmes et des hommes, quantifier les freins et au-delà du genre les autres biais, hiérarchiser les leviers de l’audace et en mesurer l’impact. Et sur cette base, définir des KPI’s !

Justement, quels leviers les dirigeants et les dirigeantes peuvent-ils activer pour créer un environnement où l’audace est perçue comme une force et non comme une transgression ?
Il y a d’abord ce qu’on voit
 : l’engagement du top management, la présence de role models non traditionnels qui montrent que oui c’est possible de faire carrière ici autrement. 

Ensuite il y a la culture managériale, plus ou moins ouverte au débat, aux nouvelles approches, à la prise d’initiatives, au droit à l’erreur…  

Et enfin les dispositifs, notamment de formation, de mentorat, de promotion, plus ou moins transparents et accessibles à tous 

Ce qui est frappant aussi pour moi dans mon métier, c’est la proximité avec les leviers de l’audace des marques : pour les individus, l’audace génère du sens et donc de l’engagement ; pour les marques, elle génère du sens et donc de la préférence. Dans les deux cas, c’est vital, pour les équipes marketing, c’est la condition sine qua non de leur réussite. On en parlera plus en détails lors de la Masterclass ! 

*Source : Baromètre Ipsos/afmd #StOpE 2025 sur le sexisme ordinaire au travail 
**Source : Etude Gallup 2025

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